Le 2 juillet, une rencontre avec la renommée costumière et décoratrice russe Nadejda Vassilieva a eu lieu au CSCOR. L'exposition de photos et d’esquisses de ses costumes, inaugurée le jour même, a permis aux invités de découvrir les multiples facettes de son processus créatif.

Après que l'artiste ait dévoilé le travail compliqué d'une costumière « dans les les coulisses » du monde de cinéma, les invités ont eu le plaisir de s’échanger avec elle sur son métier.

La soirée a été couronnée par la projection du film « Le Petit Cheval bossu » (réalisateur – Oleg Pogodin, 2021), dont elle avait également « habillé » les personnages. Voici quelques extraits de son exposé.

À propos de la recherche d'idées

• Les livres sont une merveilleuse source d’inspiration. Et les musées aussi, certainement. En travaillant sur le long-métrage « Matilda », nous avons eu accès aux collections de l'Ermitage, où nous avons rencontré les conservateurs des costumes impériaux et fait des dessins pour copier la coupe des costumes au centimètre près.
• Dans les musées de la ville ancienne russe de Vologda nous nous sommes inspirés de la dentelle de Vologda ainsi que des croquis pour créer nos sarafanes brodés.

A propos du travail de costumier

• Cela signifie rester joignable et penser à un projet 24 heures sur 24.
• La réalité d’une costumière est très diffèrente de ce qu’on imagine parfois : c’est une femme épuisée, chargée de sacs lourds avec des vêtements chauds pour les acteurs qu’elle porte à travers les rues couvertes de glace.
•  Le réalisateur est le boss. Il t’explique les règles du jeu et si tu les acceptes, alors tu réciproque et c’est une sorte de partie de tennis entre vous qui commence.
• J'ai une équipe de base qui a fait ses preuves. Cependant, pour chaque projet je cherche de nouvelles personnes pour apporter quelque chose de frais. Par exemple, la broderie du « Petit Cheval bossu » a été réalisée dans des monastères russes et en Inde.
• Pour « Le Vent du Nord » de Renata Litvinova, nous avons créé un costume très compliqué, riche en éléments décoratifs superposés, puis nous avons pris une lampe à souder et l'avons brûlé, ne laissant que des morceaux.

A propos des costumes du film « Le Petit Cheval bossu »

• Nous avons tout réalisé d'après de vrais costumes historiques, en s’inspirant des illustrations de Bilibine et en ajoutant des dessins d'enfants.  Nous voulions actualiser le conte originel de Piotr Erchov afin qu'il soit compréhensible pour les enfants d'aujourd'hui.
• Nous avons utilisé de « vieux secrets » de la création de costume traditionnel. Par exemple, le sarafane n'était pas fait d'un seul tissu, il y avait plusieurs sous-couches de toile en dessous. En bas, nous avons ajouté des éléments de poids sous forme de billes de plomb ou de pièces de monnaie, afin que le sarafane se drape joliment et crée l'image d'une majestueuse jeune fille russe d’époque.
• La collection de costumes du « Petit Cheval bossu » est actuellement en périple entre de nombreuses villes de notre vaste pays. En ce moment, ils sont à Vorkouta ou à Nijnevartovsk, puis ils voyageront à Ivanovo et finiront par être exposés au Musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg

Pour apprendre davantage sur le travail de Nadejda Vassilieva veuillez regarder cette vidéo.

Photos Jeonghyun Lim